L’âme de Centre-Sud, c’est sans conteste en bonne partie ce qu’il reste du Faubourg à m’lasse, le nom qu’on donnait populairement au quartier à l’époque où la gente ouvrière lui grouillait les artères à s’affairer dans les usines, le port et les petits commerces. Continuer la lecture de Le Faubourg à m’lasse
Le bord du fleuve
De l’Ontario à la Sainte-Catherine en passant pas les ruelles pouasseuses et les petits parcs qui piquent, il est facile d’oublier que Centre-Sud s’étend de la côte Sherbrooke jusqu’au fleuve. C’est d’ailleurs des manufactures qui bordaient autrefois le fleuve et des histoires de dockers que lui venait son ancien nom de Faubourg à m’lasse. Continuer la lecture de Le bord du fleuve
La poésie les jambes écartillées
Il y a la culture avec un gros cul, celle des places festivales qui se maquillent le béton le temps de quelques semaines l’été pour faire photogénique dans les lentilles de TV5 pis des touristes de passage. Et il y a l’autre, celle avec le cul en croupe qui remonte des craques bitumières quand les égouts refoulent les jours de grosse pluie, celle qui sonne pas prope, qui s’accompagne mieux d’une grosse quille que d’une crème glacée et qui meurt parfois d’une overdose l’aiguille dans le bras de la créativité sans concessions. Continuer la lecture de La poésie les jambes écartillées
Le parc des Faubourgs
Y’a longtemps qu’on cherche à nettoyer Centre-Sud. Jusqu’au nom qui fait pas assez class, paraît que « les faubourgs » est plus vendeur, surtout pour les promoteurs de condos qui ont toujours le tour de te faire sentir spécial, comme au Ouimetscope (la boîte à condos, pas le cinéma original) où tu peux avoir une suite Clint Eastwood. Tout en cohérence (et en modestie). Continuer la lecture de Le parc des Faubourgs
Au royaume des Royaux
Tout le monde sait que le maire Coderre a le sens des priorités à la bonne place et, entre autres enjeux sociaux dont il faut clairement se réjouir qu’il y consacre sa légendaire et hyperactive fougue, le retour des Expos à Montréal doit clairement faire rêver Youppi de doux dilemmes existentiaux. Quelque chose comme « une ville, une mascotte ». Orange. Il lui resterait seulement à coloniser l’Impact. Continuer la lecture de Au royaume des Royaux
Tout le monde à l’eau
C’est connu, les pauvres, ça pue. Et comme la colonisation anglaise nous a appris les bonnes manières et les choses importantes, on a rapidement vu à les laver. Sans blague, c’est pas tant que le monde d’ici ne se baignaient pas depuis toujours, bien au contraire, certains moralistes trouvaient même qu’on aimait un peu trop la chose, surtout flambants nus : Continuer la lecture de Tout le monde à l’eau
Les petits parcs cachés
Une des choses qui frappent (dans le sens métaphorique du terme, ce qui n’est pas toujours le cas, le littéral est rarement très loin dans le coin) quand on se promène dans les rues du Centre-Sud, c’est les petits parcs qui se cachent à tout racoin. C’est comme des oasis à l’urbanité dévorante, des trous dans le développement urbain qui te laissent un break le temps d’une clope ou d’un fix, un peu de parfum de nature avec parfois un fond d’effluve itinérante parce que le centre-ville est quand même pas très loin. Des petits repères à flâneurs, à gueux, à jeunes familles, des bancs généreux qui accueillent les culs sans discrimination de classe sociale ou d’intentions. Continuer la lecture de Les petits parcs cachés
Le Ch’fal
C’était inévitable que le sujet finisse par arriver sur la table, fallait juste gager sur le moment et plus tôt que tard était le plus probable quand on connaît mes allées et venues. Mais il y a un prétexte à parler du Cheval blanc (le Ch’fal, pour les intimes), et c’était le lancement du Livre du Ch’fal. On est dans le gros concept autoréférentiel sale ici, j’espère que les gens versés en art jouissent du geste. Continuer la lecture de Le Ch’fal
Le marché aux puces Ontario
Au rayon des univers parallèles, les marchés aux puces font figure de limbes en termes de fenêtres sur l’absurde de la condition humaine, marchande et ramasseuse. Jonathan Roberge, dans son impayable série Fiston, en parle d’ailleurs en termes magistraux.
Par conséquent, le marché aux puces Ontario, dont la burlesque vitrine nous apprend qu’il fermera sous peu, représente en quelque sorte un vortex brocanteur en voie de disparition vers une infinité de cossins qui servent à rien, mais dont ça réchauffe le coeur que l’humanité ait trouvé le temps de les produire quand même. Continuer la lecture de Le marché aux puces Ontario